Ou comment
la Science-fiction voit Mars et ses habitants
[ Introduction
] [ Le rêve Martien (1877-1939) ] The Bringer of War
II ) De l'âge d'or
martien à la réalité ( 1940-2010)
John W. Campbell, rédacteur en chef d'Amazing
Stories, à partir des années 40 décide de donner
aux récits de SF et à ceux de Mars en particulier
un réalisme et une logique spéculative qui manquait
auparavant . En 1944 "The Cave" de P.Schuyler Miller
est une histoire ironique dans laquelle des martiens tuent un terrien
car il a violé la régle séculaire qui leur
permet de survivre à la longue nuit martienne .
Mais l'évocation
d'un exotisme martien perdure quand même à
travers les récits de Leigh
Brackett pour Planet Stories de 1944 à 1952
ou la civilisation martienne décadente s'oppose
à la force terrienne qui vient les piller : "Ombres
sur Mars", " L'épée de Rhiannon",
"Le secret de Shinarat", "le Peuple du
Talisman ",et "les derniers jours de Shandakor".
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Bradbury lui, nous donne
une vision impressioniste de Mars dans ses Chroniques
Martiennes ( 1946-1950) : Mars est mort, les terriens
ont détruit la civilisation martienne mais leurs
fantômes viennent hanter les hommes déjà
poursuivis par leurs propres démons . |
Clifford Simak nous livre aussi un récit
nostalgique avec "Seven came back" en 1950 .
A partir des années 50, la Mars exotique
laisse la place au théme majeur du probléme de colonisation
de la planéte sachant qu'il n'y a pas assez d'eau et trés
peu d'atmosphére :
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- "Red Planet"
la planéte rouge de Robert Heinlein (1949)
est un récit pour adolescent ainsi
que "Marooned on Mars" de Lester del Rey
1952 et la série "Mission to Mars"
1955 de Patrick Moore.
- "Les Sables de Mars
" d'Arthur C.Clarke (1952)
- "L'enfant de Mars"
de Cyril Judd ( nom de plume de C.M.Kornbluth et
Judith Merril) 1952
- "Crucifixus Etiam"
de Walter M.Miller (1953)
- "Alien Dust"
de E.C.Tubb (1955)
- "Police your planet"
par Lester Del Rey (1956)
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Des formes de vie martiennes
sont fréquement décrites dans
les récits, généralement
amicales, une exception dans "Not in
solitude" de Kenneth F.Gantz (1959)
. |
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Dans les années 60, le mythe martien
entre dans une nouvelle phase par un approche différente
des scénarios classiques .
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- "Etranger en terre
étrangére" d'Heinlein (1961)
nous montre Michael Smith un humain élevé
par des martiens qui revient sur Terre pour y créer
une religion basé sur leurs héritages
culturels .(prix Hugo 1961)
- "Une Rose pour l'Ecclésiaste"
de Zelazny (1963) inverse le théme précédent
: un poête terrien au contact d'une civilisation
martienne décadente devient un prédicateur
et conduit les martiens vers un renouveau culturel
et religieux .
- Philip K. Dick dans "Glissement
de Temps sur Mars" et "le Dieu venu du
Centaure" (1964) se sert de colonies humaines
sur Mars comme décors de ses histoires .
- "l'Epine de Fer"
de Algis Budrys (1968) .
- Michael Morcook s'essaye
à copier E.R.Burroughs avec sa trilogie des
aventures de Michael Kane, un scientifique terrien
projeté dans le passé de Mars : "le
cycle des Guerriers de Mars" 1965
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A la fin des années 60, la possibilité
de la vie sur Mars n'est plus evoquée, "Les exilés
de l'espace"(1970 ) de Ludek Pesek raconte l'histoire
des membres de la premiére expédition humaine sur
Mars qui y entreprennent une recherche obsessionnelle de la vie
dans un environnement qui ne peut la maintenir . En préface
au roman "The Coming of the terrans " de 1964, Leight
Brackett écrit à propos du rêve martien
: "Les voyageurs électroniques et humains ont
commencé de réduire ces rêves à néant,
dure réalité. Mais comme nous le savons, dans les
relations entre les hommes et les Martiens, les simples faits
aménent une Verité instable, seule la derniére
prévaut. Par conséquent je vous offre ces légendes
du Vieux Mars comme de vrais récits,et j'invite les mornes
réalités à garder une distance respectueuse."
Par contre James Blish en introduction à sa nouvelle
"Welcome to Mars " de 1965, écrite aprés
le passage en orbite martienne de Mariner IV le 14 juillet 1965,dit
: "Ce que nous pensons savoir au sujet de cette petite
planète distante, si semblable à la Terre et en même
temps si différente, n'est pas très encourageant.
Il n'y a pas de grands canaux silencieux; il n'y a pas de
mers; il ne peut pas y avoir de créatures humaines, laissons
de côté les créatures qui possédent
des épées et volent dans des aéronefs ; les
lunes jumelles romantiques ne sont plus que des étincelles
dans le ciel, et même elles ne sont pas visibles dans les
hautes latitudes. Les nuits chaudes martiennes de printemps sont
un mythe - même un homme gèlerait à mort au
coucher du soleil en plein été... Cependant
en même temps, Mars est une planète romantique... avec
des mystères beaucoup plus intéressants que les conventions
avec lesquelles la fiction l'a décrite. C'est, nous pouvons
être modérément sûrs, un désert
d'altitude contrairement à tout terrain vague que nous pouvons
voir sur Terre, plein de paradoxes, inexplicablement marqué,
et recélant ses propres solutions à des problèmes
qui n'ont pas d'équivalents sur Terre. "
Toujours plus de réalisme dans les
années 70 : Il n'y a que Lin Carter pour essayer
de reprendre le flambeau dans ses pastiches de Brackett ou de Burroughs
dans "the Man who loved Mars"1973 et "the Valley
where time stood" 1974 et Christopher Priest dans un hommage
à Wells écrit "La Machine à traverser
l'Espace" 1975.Une anthologie dirigée par Isaac Asimov
est dédié à la gloire de Mars : "Mars, we
love you " 1971
Le reste des écrivains s'attachent à
décrire la viabilisation de la planéte en vue d'y
faire habiter l'homme .
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- Ian Watson dans "L'inca
de Mars" 1976 et John Varley "Dans le
palais des rois martiens" 1977 nous montrent
les incroyables qualités d'adaptation du
sol martien que l'on croyait pourtant stérile
.
- "Man Plus" (1976)
de Frederik Pohl lui nous présente l'adaptation
de l'homme à son environnement en créant
des colonies de cyborgs, en fait pour sauver l'humanité
de la destruction nucléaire.
Une suite
plus laborieuse à "Mars Plus" a été
écrite en 1994 par Thomas J.Thomas .
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Les années 80 aménent le thême
de la terraformation de Mars, peu importe l'aridité martienne
la colonisation dans un proche futur est viable .
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- "Menace under Marswood"
1983 de Sterling Lanier
- "Frontera" 1984
de Lewis Shiner
- "Desolation Road"
1988 de Ian McDonald
- "Green Mars"
1985 de Kim Stanley Robinson est une nouvelle ou
l'auteur oppose ironiquement les tenants d'une Mars
"rouge" inchangée à ceux
qui veulent une Mars fertile "verte"
La terraformation martienne, sujet de cette nouvelle,
sera developpée plus tard dans la trilogie
de K.S.Robinson .
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Si les invasions martiennes appartiennent désormais
au passé et paraissent obsolétes, leur idée
même reléve de la satire dans "Le lendemain du
jour ou les martiens sont arrivés" (1988) de Frederik
Pohl et "Voyage to the red planet " de Terry Bisson en
1990.
Les années 90 voient la consolidation
de l'idée de l'établissement permanent de l'homme
sur Mars :
Quelques livres martiens pour la jeunesse D'autres romans récents pour adultes
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Pour les années
2000-2010
- Ares Express de Ian McDonald
- Mars Crossing de Geoffrey
Landis
- Mars: A Warmer, Wetter
Planet de Jeffrey S. Kargel (2004)
- How to Live on Mars: A
Trusty Guidebook to Surviving and Thriving on the Red Planet de
Robert Zubrin (déc.2008)
- Mars Life de Ben Bova (2009)
- The
Empress of Mars de Kage Baker (2009)
- A Wizard of Mars de Diane Duane (2010)
Au-delà Je pense
que même si la premiére mission habitée
se réalise (ce que je souhaite vivement, pas avant 2035
malheureusement), le
mythe martien ne s'éteindra pas.
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