Voyage vers la planète rouge   - ( Voyage to the Red Planet - 1990 )



de Terry Bisson
ed.Belial
BIFROST / ETOILES VIVES -2001
ISBN : 2-84344-030-0
Illustration de Nicolas Fructus
Traduction de Michèle Charrier

Le cinéma peut tout faire, même envoyer des hommes sur Mars ! Alors que depuis plusieurs années, la NASA a abandonné tout espoir de voir ses astronomes fouler le sol de la planète rouge (trop cher), la branche production d’une grande multinationale a l’idée géniale d’aller y tourner un film. Car contrairement à l’agence américaine, elle possède les fonds nécéssaires à une telle entreprise. Il lui faut juste réunir une ancienne équipe d’astronautes, un réalisateur au chômage, deux stars certifiées conformes et un vieux vaisseau bringuebalant et le tour est joué ! Enfin presque… Parce qu’aller sur Mars c’est long et qu’il y a toujours des petits soucis en cours de chemin. Pour nos héros ce sera des passagers clandestins en entrée, une des deux stars qui refuse de se réveiller après un sommeil forcé pour supporter les 18 mois du voyage comme plat principal (et sans elle, pas de film !) et en dessert la faillite de la société qui les emploie (C’est dur les lois du marché). Bref, les oscars sont encore bien loin et ils ne sont pas au bout de leur surprise.


Voyage vers la planète rouge est monté comme un film en séquences brèves, variant travelling, panoramique, champ, contre-champ, et naturellement plongée vers Mars. Son aspect hard-science est tempéré d'explications simples. Le meilleur se situe dans le concept : depuis la Grande Récession, plus question d'investir le moindre dollar dans un projet spatial. Markson, requin mineur d'Hollywood, échafaude un projet grandiose : faire tourner une pléiade de stars sur Mars. Il récupère un vaisseau dissimulé en orbite, la Marie Poppins, abandonné par les Américains et les Soviétiques faute de crédits. Mais les temps ont changé. Les stars sont devenues héréditaires, la mondialisation a définitivement conquis la terre, et Disney vient de racheter l'ONU. Tout pour séduire. Une petite touche de folie en plus, et le voyage sur la Marie Poppins aurait été la croisière du siècle.

Le résultat de la cérémonie des oscars est-il plus important que le déchiffrage d'un message extraterrestre ? Terry Bisson répond par l'affirmative dans son hillarant "Voyage vers la planète rouge". Et puis, à qui annoncer que nous ne sommes pas seuls dans l'univers ? A Disney-Gerber, le studio qui a financé le film tourné sur Mars ? Le gouvernement soviétique ne vaut pas mieux, donc autant conserver l'information bien au chaud et effectuer les recherches dans un sombre laboratoire africain. Chut ! Ne parlons pas de choses si futiles à l'heure ou l'oscar de la meilleure actrice est attribué à Noreena Pellucidar. Qui ça ? En fait, comme BG (comprenez Beverly Glenn) a mis un peu de temps à se réveiller après son hibernation lors des 18 mois de voyage vers la planète rouge, la passagère clandestine Bienvenue (à Toi Frère Bison) a tourné les scènes à sa place. Il a suffit d'un coup de Drémogorgon pour donner naissance à Noreena Pellucidar à partir des images de BG et Bienvenue. Ah, le cinéma n'est plus ce qu'il était ! Enfin, heureusement qu'Hollywood a de l'argent. Sans ce film, l'homme n'aurait pas mis les pieds sur Mars ! Le voyage s'effectue à bord de la Mary Poppins, gigantesque vaisseau en forme de parapluie et les calculs de trajectoires sont réalisés sur Terre par Mission Design, du moins en théorie. En effet, contraint de prendre un travail de jour, Sweeney ne peut s'occuper de son entreprise Mision Design et utiliser de puissants ordinateurs que la nuit et le week-end. Inutile de préciser que pendant les longs mois du voyage aller, l'activité économique aura obligé de nombreuses sociétés à se restructurer, par exemple Disney Gerber a racheté l'ONU. Le quatrième de couverture précise que Terry Bisson n'a pas voté pour Dubia "j'aime la peine de mort" aux dernières élections. Etait-ce bien utile ? Le récit satirique est ponctué de petits délires. Vous connaissez la manoeuvre Mc Auliffe ? Certainement pas, même si Christa Mc Auliffe fut célèbre avant l'accident de la navette Challenger. C'était juste une institutrice qui allait donner des cours à ses élèves depuis l'espace, la première astronaute civile, victime d'une tragique explosion. La superbe BG, non seulement ne se réveille pas, mais voit augmenter sa pilosité pendant son hibernation. S'agit-il d'un clin d'oeil à Tintin ? Le "Voyage vers la planète rouge" se dévore avec le sourire aux lèvres, mais finalement avec un petit grincement de dents. Tout cela est tellement proche de la réalité ! Enfin, le nouveau président veut placer plein de missiles et de boucliers en orbite. Peut-être est-ce un moyen d'arriver sur Mars avant Disney-Gerber ? Mais finalement, ce n'est pas si important. Du moment que la cérémonie des oscars se déroule sans problème, l'Amérique n'a pas perdu ses vraies valeurs... Chut !

© Elisabeth Piotelat
http://www.chez.com/telescope/


Nova Africa  - ( Fire on the mountain  - 1988 )

 

Imaginaires Sans Frontiéres - 2001
Coll. Hors collection Isbn : 2-84727-001-9 [Couverture],BRONCHY Marie [Traduction],GOULLET Gilles  

1959 : l’homme se prépare à poser le pied sur Mars. Et cet homme est noir. L’époux de Yasmin, lui, a péri lors du premier vol vers la planète rouge. 1859 : John Brown, abolitionniste convaincu, réussit un raid libérateur qui déclenche la Guerre de Sécession. Une guerre dont l’issue sera bien différente de celle que nous connaissons. Le grand-père de Yasmin a bien connu John Brown. En lisant le journal de son aïeul, Yasmin découvre un peu mieux l’univers qui est le sien, univers où les États-Unis, après avoir végété dans le giron du conservatisme, semblent enfin se convertir au socialisme. Dans les conflits du passé, dans le conflit qui l’oppose à son père, Yasmin va-t-elle trouver des raisons d’espérer en l’avenir ?
Nova Africa, c'est une utopie chaleureuse, une Amérique noire - incarnée par Yasmin, personnage de femme inoubliable - vivant au soleil de la démocratie.

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