 de Kornbluth et Merril 1979/01 LIBRAIRIE DES CHAMPS-ELYSEES, Coll. Le masque
science-fiction n° 84; Isbn : 2-7024-0814-1 [Couverture],LEROUX
Thierry [Traduction],MARTIN Bruno

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AVANT-POSTE
DE L'HUMANITÉ : UN MONDE MORT
Sentinelles
du système solaire? Quelques humains perdus dans les sables
rouges. A cent millions de kilomètres de ta Terre et de ses
vieux problèmes, poursuivis, pourtant, par le péril
de la marcaïne la plus épouvantable drogue de tous les
temps. Des pionniers, pourtant, qui essaient, afin de survivre,
de changer la réalité. Mais pourquoi faire un monde
à la mesure de l'homme alors que l'homme peut se hisser à
la mesure des mondes?
Premiére page A
3 h 37 du matin, le docteur Tony Hellman ajusta un minuscule masque
à oxygène sur le bout de nez rose d'un nouveau né,
lui essuya le corps, l'enveloppa, puis reporta son attention sur
la mère. Quand
il eut terminé, il dissuada Polly de rester éveillée
pour contempler son bébé. Il lui injecta une bonne
dose de sédatif pour assurer son repos, puis décida
de lui donner sa pilule d'OxEn pour le lendemain aussi, dans l'espoir
qu'elle dormirait jusque tard dans la matinée. Ce n'était que depuis la mise
au point des comprimés roses magiques, renfermant ce que
l'on appelait l'oxygène enzyme, qu'il était devenu
possible à la plupart des humains de mener une vie normale
sur Mars. Avant cela, quiconque n'avait pas le rare bonheur de posséder
des poumons naturellement adaptés à Mars avait dû
porter en permanence un masque à oxygène. Maintenant,
il ne fallait plus de masques qu'aux bébés encore
trop petits pour supporter la pilule. L'enzyme
miraculeuse rendait l'air de Mars aussi utile aux poumons humains
que l'atmosphère même de la Terre... à la condition,
bien entendu, que l'humain en cause avale religieusement sa pilule
quotidienne. Trente heures sans renouveler le traitement, et l'humain
mourait en quelques minutes d'anoxémie. |