Sur Mars, récit de voyage 2009


 

 Arnauld Pontier
http://www.arnauld-pontier.com/
 ed. Nicolas Chaudun
col.Phileas Fogg
mars 2009
ISBN: 978-2-35039-069-7

 Le récit de la premiére expédition sur Mars

Arnauld Pontier revient de la planète rouge. Oui. Il a marché sur Mars. En 2016. Son journal de bord en est la preuve. Il détaille par le menu les mystères de cet astre frère sans les percer tout à fait.
Comment le pourrait-il, du reste, alors que c’est la vie même qu’espère découvrir là cette première mission humaine  ? Mais la vie, c’est d’abord celle de l’équipage, mixte, confiné, obnubilé par la routine et les consignes de sécurité.
Tout semble réglé comme un livre de comptes…


 Extrait
  
[13 Août 2016]
"À dix-huit heures, une alarme retentit : une tempête solaire s’annonce. Nous y sommespréparés – elles sont fréquentes même pendant les périodes de faible activité de l’astre. Notre vaisseau possède son abri contre ces radiations :le couloir axial du module, où sont stockées, derrière des panneaux isolants de polyéthylène,les réserves d’eau et de nourriture, les ordinateurs et les systèmes de recyclage. Nous nous y regroupons. Chrys semble nerveux. Il ne l’avouera pour rien au monde mais son regard fuit les nôtres. Sans protection, la dose de radiations – plusieurs sieverts – qui frappe le vaisseau nous tuerait. Mais ce n’est pas ce qui l’inquiète : ce qu’il craint, ce sont les géocroiseurs: les astéroïdes échappés de la ceinture jupitérienne, ceux qui, en une seule salve, il y a trois milliards neuf cents millions d’années ont fait de la Lune ce qu’elle est… Un gruyère."


Mon avis
J'ai trouvé cet ouvrage sur la future conquête martienne trés agréable à lire.
Comme bref journal d'un astronaute propulsé vers son rêve d'adolescent,  il n'a pas la lourdeur d'un roman américain et cette apparente légéreté ne dédaigne pas la science fiction puisque tout ce qui se rapporte à Mars y fait (forcement) référence.
De plus pour le novice il constitue une trés bonne introduction aux missions martiennes passées et futures, comme pour le lecteur plus averti une évocation réaliste des possibilités qui s'éloignent inexorablement, 2035 pour les plus optimistes.


Interview d'Arnauld Pontier (27 mars 2009)

Je remercie Arnauld d'avoir bien voulu répondre à mes questions à l'occasion de la sortie de son nouvel ouvrage "Sur Mars, récit de voyage".
Je vous recommande d'aller visiter son site internet qui vous en dira beaucoup plus sur lui-même et son oeuvre.

http://www.arnauld-pontier.com/ 

 
 

Pourquoi le choix de Mars comme thème de ce livre?  A-t-il été facile à écrire ?

Les éditions Nicolas Chaudun – me sachant globe-trotter - m’avaient demandé à maintes reprises de leur écrire un récit de voyage. Je ne voulais pas parler de l’un de mes périples : c’eût été pour moi du « réchauffé » (comme écrire, par exemple, la suite d’un roman que j’aurais déjà écrit). Je déteste « refaire » la même chose, traiter des mêmes sujets.

J’ai besoin de me surprendre. Il ne me restait donc qu’à choisir un récit imaginaire.

Et quoi de plus dépaysant - et en même temps de plus familier dans notre inconscient collectif - que Mars ? L’idée s’est imposée à moi, d’emblée. Et l’éditeur, d’abord surpris, à suivi, enthousiaste.

Ensuite, écrire n’a pas été un problème. J’écris avec bonheur et assez facilement. Je ne connais pas le syndrome de la page blanche ! En revanche, une fois l’histoire écrite, je remanie beaucoup, comme s’il s’agissait d’une partition : je chasse la fausse note. Un vrai tâcheron!

Etes-vous un "marsophile" convaincu de la nécessité de colonisation de la planète rouge ?

Je suis un rêveur pragmatique. Je crois que du fait de l’accroissement inévitable de la démographie, arrivera un jour où nous serons confrontés à trois alternatives :
1) repenser notre mode de « colonisation » du monde (en construisant des « monades urbaines » à la Silverberg),
2) imposer un contrôle drastique des naissances (ou de notre durée de vie, à la « Soleil Vert ») ,
3) ou trouver une seconde Terre.

Cette dernière solution, plausible, me séduit. Et Mars semble idéale sur ce point : pas trop éloignée, pas trop hostile et, encore une fois, déjà « présente » dans notre culture, dans notre imaginaire. Cela ne surprendrait personne que l’on s’y installe!

A moins que la nature nous balance une pandémie, histoire de réguler naturellement les choses, évidemment… Quatrième hypothèse beaucoup moins romanesque...

Vous citez des magazines de bandes dessinées comme Météor ou Sidéral, ont-ils influencé votre imaginaire ?

Franchement, non. J’ai passé ma jeunesse en Asie et en Afrique. Je ne lisais pas ces magazines : on ne les y trouvait pas. Mais j’étais abreuvé de films-navets japonais, genre Godzilla, ça marque ! En fait, c’est La Guerre des mondes, que j’ai lu très jeune, qui m’a donné le goût des Martiens. Qu’ils soient terrassés (si ma mémoire est bonne) par une simple rougeole (Mars//rougeole) m’avait beaucoup impressionné.

Ensuite, j’ai dévoré les ouvrages de Von Däniken et autres « astroarchéologues », fasciné et convaincu par la possibilité d’une existence extraterrestre (et je le demeure encore). Nazca, Palenque, le Tassili des Ajjers … toute la « préhistoire » prouvait à mes yeux et aux yeux du monde le contact. Voilà mes influences.

Ce livre est-il une première étape vers un roman de pure science-fiction ?

C’est un scoop, mais oui ! J’ai écrit le synopsis et je vais m’y mettre. Ce sera pour 2011 ou 2012, car les éditeurs de SF que j’ai contactés « exigent » un manuscrit de 300 000 signes minimum (c’est idiot de calibrer ainsi le « talent », mais c’est ainsi…) Et un tel volume nécessite du temps lorsque l’on n’a que ses nuits pour écrire, ce qui est mon cas!

Il y a longtemps que j’aime cette littérature. J’en lis beaucoup. C’est une littérature au même titre que les autres. Seuls ceux qui ne la connaissent pas la méprisent. Même s’il est vrai qu’elle nécessite quelques clefs. Mais on peut s’y plonger en douceur en commençant par certains livres comme La Servante écarlate ou encore, plus récent, La Peau Froide. Ou pourquoi pas Unica, d’Elise Fontenaille (le dernier Grand Prix de la SF française)!

D’ailleurs, pour Flaubert, Balzac ou Zola, c’est pareil : sans clef, on n’y rentre pas aisément : parce que ce n’est pas/plus une littérature (un langage) du quotidien.

Après ce voyage martien quelle est ou sera votre actualité ?

D’abord deux recueils de nouvelles collectifs.

Le premier en juin 2009. L’un de mes textes a en effet été sélectionné pour le prochain Codex Atlanticus (n°18), une anthologie annuelle de littérature fantastique publiée sous la houlette de Philippe Gindre par La Clef d’Argent (oui, j’aime aussi le fantastique!). J’y serai bien entouré.

Le second en septembre 2009. Il s’agira d’un hors-série de la revue Reliance, publiée par les éditions Erès, autour du thème du handicap, de la fragilité. Un vrai livre placé sous l’égide de Tahar Ben Jelloun. Je suis très heureux que – suite à la parution de mon roman Equinoxe, en 2005, qui abordait le thème handicap/sexualité (féminine) -, le directeur de cette revue, Charles Gardou, m’ait demandé un texte. Et qu’il ait été retenu.

Enfin, je suis sur un roman noir (« dans la tête d’un tueur ») qui, je l’espère, paraîtra en 2010. Sans doute chez Actes Sud, l’éditeur qui a édité mes 5 précédents romans. Mais leur comité de lecture est féroce et c’est pour moi une première incursion dans le polar, que j’apprécie aussi ! Alors rien n’est gagné d’avance ! Il faut qu’il soit bon!

Ensuite, j’ai bien un projet de BD, mais c’est un monde particulièrement fermé… Disons que je fais appel ici à un dessinateur qui serait déjà en odeur de sainteté chez un éditeur : j’ai quelques dizaines de scénarios en réserve qui ne demandent qu’à s’animer!


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