Denoel, PdF n°155-157 (1972)
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4e de couverture Deux
mille millions d'années! Tel est l'âge de l'humanité
qui va bientôt disparaître. Mais, avant cet anéantissement,
un homme de ce lointain avenir transmet à un homme de la
génération d'Einstein l'histoire de son espèce
aujourd'hui moribonde. Guerres monstrueuses, invasions, cataclysmes,
tantôt naturels, tantôt suicidaires, jusqu'à
la catastrophe finale, l'explosion du Soleil en nova, qui, paradoxalement,
peut donner une nouvelle chance aux hommes. Fresque immense que
seule pouvait offrir une imagination aussi riche et aussi puissante
que celle d'Olaf Stapledon.
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Extrait
LA
PREMIÈRE INVASION MARTIENNE. Sur les
collines au pied des gigantesques montagnes jeunes qui avaient été
autrefois l'Indou-Kouch, se trouvaient des centres de villégiature
d'où partaient les jeunes hommes et les jeunes femmes d'Asie,
à la recherche d'épreuves et de dangers alpins, pour
le délassement de leur âme. Les Martiens furent pour
la première fois aperçus par les hommes dans cette
région, peu après l'aube, en été. Des
promeneurs matinaux remarquèrent que le ciel avait une inexplicable
teinte verdâtre et que le soleil levant éclairait peu,
bien qu'il n'y eût pas de nuages. Les observateurs eurent
bientôt la surprise de voir le vert diffus former mille petits
nuages séparés par un clair ciel bleu. Des jumelles
révélèrent en chaque tache verte un faible
noyau rouge et de mouvants filaments infrarouges qui eussent été
invisibles à l'ail des Premiers Hommes. Ces extraordinaires
nuages étaient tous à peu près de la même
taille, le plus grand semblant à peine plus petit que le
disque de la lune, mais leurs formes étaient variées
et changeaient beaucoup plus rapidement que les cirrus auxquels
ils ressemblaient. En fait, si leurs formes et leurs mouvement se
rapprochaient beaucoup de ceux des nuages. il y avait aussi quelque
chose de déterminé dans leur aspect et leur comportement,
qui faisait penser à la vie. A vrai dire,ils rappelaient
fortement des amibes vues au microscope . |
Mon avis :
C'est un roman étrange, il parait que le but de Stapledon n'était
pas d'écrire de la SF mais de faire une fresque de l'avenir de l'humanité
à partir de 1930 sur 2 millions d'années. On peut déjà
dire qu'il s'est trompé sur pas mal de choses pour notre présent
du moins . L'intérêt pour moi de ce roman, c'est sa narration
de l'invasion martienne et sa description minutieuse des martiens, tout
ceci se déroulant 10.000.000 années dans le futur avant
que le virus découvert pour vaincre les martiens ne fasse apparaitre
la troisiéme race humaine (aprés les hominidés et nous
).
A lire (p.191 à 231) et survolez le reste.
Historien et
philosophe, William Olaf Stapledon (1886-1950) est l'auteur d'une
oeuvre importante aux dimensions proprement cosmiques. C'est un
visionnaire d'une admirable richesse. Les Derniers et les Premiers
font partie du même cycle que Les Derniers Hommes à
Londres, également publié dans Présence du
Futur.
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