Monstres martiens ou
monstrueux martiens ? (premiére partie)
" Son esprit, comme
l'esprit de tant d'hommes de sa génération,
était abondamment pourvu de fantômes. II
avait cultivé Wells et les autres. Son univers
était peuplé d'horreurs, avec lesquelles
la mythologie antique et celle du Moyen Age pouvaient
difficilement rivaliser. Aucune abomination aux formes
d'insectes, de reptiles ou de crustacés -antennes
crispées, ailes crissantes, anneaux visqueux,
tentacules sinueux aucun monstrueux alliage d'intelligence
supra-humaine et de cruauté implacable ne lui
paraissait déplacé sur une planète
inconnue. (...) Son imagination lui représentait
d'invraisemblables monstruosités : des yeux bulbeux,
des gueules grimaçantes, des cornes, des piquants,
des mandibules. L'horreur des insectes, l'horreur des
reptiles, l'horreur de tout ce qui est mou et visqueux,
toutes les horreurs possibles jouaient sur ses nerfs
une horrible symphonie. Mais la réalité
serait pire; elle serait extra-terrestre. "
Cette longue (et belle) citation est tirée du
roman de l'Anglais C. S. Lewis, Le
silence de la terre. Comme on l'aura peut-être
compris, il s'agit des méditations assez peu
joyeuses d'un Terrien qui est sur le point de débarquer
sur la planète Mars. Et qui essaye d'imaginer
quelle peut bien être l'apparence des créatures
qui l'attendent sur cette terre irrémédiablement
étrangère. Cette prose est significative
de deux manières différentes. Ou, si on
veut, elle témoigne de deux concepts différents,
qu'on est forcé d'aborder d'une manière
ou d'une autre dès lors qu'on transpose la monstruosité
sur le plan de l'extra-terrestrité (excusez le
néologisme ! ). (...) On colle presque immanquablement
à tout ce qui étranger l'étiquette
de monstrueux : Ransom, le voyageur sidéral de
Lewis, ne peut penser aux Martiens que comme à
des êtres répugnants et dangereux...
Jean-Pierre Andrevon ©
tous droits réservés |
Entre le banth,le lion de Mars ou le terrible singe
blanc aux deux paires de bras, John Carter a fort à faire.E.R.Burroughs,
grand pourvoyeur de monstres
martiens plus malfaisants les uns que les autres, ne lui a pas simplifié
la tâche .
Les autres auteurs ( et illustrateurs de Pulps)
ne sont pas en reste comme en témoigne le monstre crustacé,
fidéle compagnon du "Fantôme de Mars", qui
a la tentacule facile pour une fois autour du héros alors
que l'espéce de toutou (rouge martien) aux yeux pédonculés
ne semble tendre ses griffes que vers une adorable jeune fille effrayée
enfin dans la main d'un martien libidineux (d'un verdâtre
tout à fait standard) une jeune femme semble promise à
un sort des plus incertains .
Cette horde de hibous vampires télépathiques
viennent nous envahir en anihilant nos pensées (Thrilling
wonder Stories décembre 1936) tandis qu'une humaine revit
l'aventure de Gulliver en "Marsiput" immobilisée
par de minuscules démons martiens verts . Une araignée
martienne, rouge et démesurée, menace un petit avion, son pilote
et son inévitable passagére.
Un monstre géant livide ramasse sa pitance
parmi les premiers explorateurs de Mars (Super Science spécial
monstre), illustration à rapprocher de celle (plus ancienne)
d'un comics sur Le Géant de Mars d'E.R.Burroughs (avec deux
bras en plus mais la même bouche entourée de tentacules
. Inspiration commune ?
Monstres martiens...seconde
partie
Accueil |