 de James Blish (1921-1975) 1976/11 OPTA revue GALAXIE
n° 149 Trad:
POLANIS Jacques
 1976/12 OPTA, Galaxie n° 150
 1977/01 OPTA, Galaxie n° 151
Ill.intérieures: Sanahujas
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Résumé
Dolph Haertel - dix-huit ans - essayait
de découvrir les lois de l'anti-gravité. Trois choses l'y aidaient
: son intelligence, sa famille - tournée vers la recherche - et
le fait qu'il ignorait que, du point de vue de la science relativiste,
l'anti-gravité était tout simplement impossible. Et pourtant, il
réussit. Sa première tentative sérieuse fut de soulever de quelques
centimètres au-dessus du sol le garage de son père, voiture comprise.
Encouragé par cet essai, à bord d'une caisse d'emballage promue
vaisseau spatial, il se lança dans un voyage d'exploration vers
Mars.
Mais la chance l'abandonna. Un élément essentiel de son
générateur anti-gravité fut détruit au moment de l'atterrissage.
Impossible de le remplacer, et donc aucun moyen de quitter la planète.
Pas question non plus de compter sur les programmes officiels de
conquête spatiale, même les plus ambitieux. Avant que leurs fusées
rudimentaires n'atteignent Mars, il pouvait attendre des années. Et
le pire, c'est que personne ne savait qu'il était parti.
Du moins,
presque personne. La jeune voisine de Dolph - Nanette - avait été
mise dans le secret, juste un peu. Suffisamment, en tout cas, pour
qu'à l'aide des modèles d'essais que Dolph avait laissés derrière
lui, elle puisse le rejoindre. C'est ce qu'elle fit... Et il
y eut deux naufragés sur Mars... Enfermés dans une cabane étanche
construite avec les deux caisses de l'espace, ils survivaient grâce
au génie du bricolage scientifique de Dolph.
Une génératrice
éolienne leur donnait la lumière. Les lichens du sable martien les
nourrissaient. Ainsi, ils affrontèrent la première tempête. Nanette
tomba malade, son cycle menstruel était perturbé sur ce monde dont
les lunes minuscules avaient des phases différentes.
Puis, un
jour, Dolph capta un son étrange sur la radio et découvrit dans
le sable une empreinte géante...
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Extrait de la 3e partie LA PISTE DU CHAT Ce hiéroglyphe illisible et inquiétant, immobile dans la poussière
de Mars, ramena à la mémoire de Dolph un autre signe qu'il avait
essayé tant bien que mal d'ignorer depuis des mois : la fonction
du dard sur la queue des arthropodes. Si l'organe n'avait pas eu
d'utilité pour la survie de ces animaux à l'époque présente, l'évolution
aurait décidé contre sa conservation ; quelle que pût être son utilité
dans le passé, il aurait disparu ou ne serait demeuré qu'à l'état
de vestige. La disparition progressive des structures accompagnant
la disparition d'une fonction est l'une des lois les plus , strictes
de l'évolution - comme en témoigne l'appendice vermiforme de l'homme. «
Il fallait donc, » dit Dolph d'un air sombre, « qu'il y ait sur
Mars au moins un animal plus gros que cet invertébré, qu'il soit
le chasseur ou le chassé. Et nous savons que les arthropodes ne
chassent rien de plus gros que les mites du lichen. Nous connaissons
maintenant la réponse. Nous aurions dû nous y préparer depuis longtemps.
» - « Quel genre de préparation ? » demanda Nanette qui contemplait,
par le hublot, le paysage d'une tranquillité trompeuse. « Je ne
vois aucun arbre pour fabriquer des palissades, ni d'eau pour emplir
des douves. » - « Je ne sais pas, » reconnut Dolph. « Un fil
électrifié, peutêtre, si je n'en avais pas utilisé la plus grande
partie pour l'antenne du brouilleur. » - « Je n'aurais pas confiance
en une protection par-dessus laquelle on pourrait sauter, » dit
Nanette. « Quelle taille a-t-il, à ton avis ? » - « Plus gros
que les crustacés, c'est tout ce que je peux dire. Si c'était un
animal terrestre, je pourrais tenter une estimation à partir de
la taille des empreintes, mais rien ne dit que les mêmes proportions
s'appliquent ici. » ... |