
Utopie du XXIe
siècle de Brian Aldiss (en collaboration avec Roger Penrose) Traduit par Daniel Lemoine. Ed
Métailié - 2000 Couverture
de Jean-Claude Mézières IBSN :2-86424-380-6
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En 2041, les problèmes économiques
incessants interrompent les communications entre la Terre et la petite colonie
scientifique établie sur Mars. L'Antarctique avait été le continent de la
science, Mars devient une planète réservée à la science : Mars
blanche. Naufragés de l'espace, les pionniers isolés, essaient de
repenser le monde et le destin de l'humanité, de réellement créer un monde
meilleur. Une planète sans exploitation, sans armes, sans pollution, peuplée
d'hommes libres. Tandis que le débat sur l'utopie progresse, la question
de l'existence d'une forme de vie martienne totalement inconnue prend un tour
dramatique. Des caractères forts se révèlent à la lumière des événements et des
débats. Avec humour, dérision et tendresse, Brian Aldiss amène le
lecteur à prendre parti. Vrai grand roman de SF humaniste, Mars
blanche est un exemple exceptionnel de collaboration entre un grand
écrivain, Brian Aldiss, et un éminent mathématicien et scientifique, Roger
Penrose.
....La nostalgie affleure pourtant dans Mars blanche. «Une nuit, j'ai
fait un rêve, le rêve d'une utopie. Je me suis levé pour écrire cinq pages d'un
synopsis et je l'ai envoyé à Roger.» Au souvenir de cette mystérieuse
révélation nocturne, son robuste visage se fige. Puis il revient à Roger, son
ami depuis qu'il lui a vendu sa maison d'Oxford. Roger, c'est sir Roger Penrose,
l'éminent mathématicien anglais, qui désirait se frotter un peu à la SF. «Une
précieuse collaboration», confie Aldiss. En 2041, une colonie de
scientifiques se retrouvent isolés sur Mars après le krach financier du
consortium qui présidait à leur destinée. La Terre a viré au chaos: «L'espèce
humaine s'était révélée être un nuage de criquets, refusant de se restreindre en
matière de procréation et de cupidité. Elle avait pratiquement épuisé les
richesses du globe et de ses eaux.» Un visionnaire, Thomas Jefferies, prend
en main les 6000 âmes que compte la planète rouge, et tente d'insuffler les
bases d'une nouvelle société. Celle d'une planète sans armes, sans pollution,
sans argent. Les débats échevelés s'enchaînent, alors que l'on découvre une bien
étrange forme de vie martienne. Mars blanche est un roman philosophique,
où la théorie prend parfois trop le pas sur les personnages. Quid de
cette utopie? «Nous sommes un peuple mathématique», finira par énoncer la
fille de la fille de Can Hai, une des naufragées martienne. Quand Brian Aldiss
était plongé dans Mars blanche, sa femme se mourait. Cette expérience
teinte de désespoir l'utopie martienne. «Même si l'utopie ne se réalise
jamais, l'humanité a besoin de visions», se console-t-il. Là est toute la
force de Mars blanche: faire vibrer au plus profond de soi la conscience
d'appartenir à une destinée supérieure. ... http://www.liberation.fr/livres/2001mars/0803aldiss.htm
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