Captain Marvel - 1941  Le Cinéma de série B à Hollywood


Avant tout, remarquons en postulat que :

  • tout mauvais film n'est pas un film de série B
  • tout film de série B n'est pas un mauvais film.
  • "Autant en emporte le vent" n'est pas un film de série B.


Qu'est-ce que la série B ?

A partir des 1930, le nombre de spectateurs diminuant  réguliérement dans les salles,la grande dépression économique subie par les USA en 1936 aggravera encore le probléme, les majors companies (Universal,Columbia,Fox,Paramount,MGM...)  disposant de leurs propres circuits de salles et de distribution décidérent  d'instituer en 1932 le billet double ; c'est à dire que pour un ticket  le spectateur pouvait voir deux films,un petit puis un grand film aprés (ou serie A). En  1936, 85 % des 18192 salles américaines avait adopté ce systéme  et certaines de ces salles changeaient de programmes jusqu'à trois fois par semaine !!.

Le film série B était né avec pour impératifs :
pas cher à produire, rapide à faire, rapporter de l'argent et durer entre 50 et 70 mn.

Les Films

Comme les studios eurent besoin d'une quantité énorme de films pour remplir leur programmes (492 films en 1941, 488 en 1942), chacun ouvrit son département série B avec plus ou moins de moyens. Il y avait plusieurs avantages à cela : employer de jeunes réalisateurs, de jeunes acteurs en contrat pour les tester, réemployer des acteurs en fin de carriére dans la série A et réutiliser  le matériel, plateaux, décors, costumes et stockshots ( pellicule tournée non utilisée) d'autres films. La plupart des Westerns furent tourné à Bronson Canyon, endroit désertique prés de Hollywood ( Robot Monster  y a été filmé).

Les rythmes de travail étaient infernaux,comment imaginer,aujourd'hui,tourner un film en 6 jours, Edward Bernds (" World without End", "Queen from Outerspace") raconte qu'un tournage était prévu pour durer 5 jours et demi, ayant plu le dernier jour il dut retourner la fin pendant une demie journée supplémentaire, ce qui lui fut vivement reproché par la production.

Il est évident qu'avec de telles contraintes de temps et d'argent,une grande partie de ces films sont mauvais,trés mauvais,inregardables aujourdh'ui  mais comme ils touchent à tous les genres,seuls visibles aujourd'hui sont les films d'horreur et de science-fiction,certains sont bons,originaux pour l'époque,des films récents n'ayant fait "qu'emprunter" leur scénario ( parfois sans le signaler,voir "Alien" et 'It, the terror from beyond" ),et quelques policiers, le western étant en compléte désaffection ( quoique si l'on remplace les cow-boys par des cosmonautes,les indiens par des aliens,les chevaux  par des vaisseaux spatiaux et l'Arizona par l'espace nous obtenons "Star Wars",un western intergalactique ).

Les Serials

Les compagnies remirent à la mode,les serials, série d'aventures cinématographiques comme au temps du muet,afin de fidéliser la clientéle,jeune en majorité et surtout familiale qui n'était pas trop regardante sur les dialogues et le décor mais privilégiait plutôt l'action.

Buck Rodgers avec Buster Crabbe ,serial Universal -1939Aux catégories classiques,policier,western,aventures comme Hopalong Cassidy (66 épisodes de 1935 à 1948 ),Tarzan ou le détective Charlie Chan  se rajoutérent les séries d'horreur et de science-fiction inspirées des comics et  des émissions vedettes de la radio : Flash Gordon,Batman,Buck Rodgers,the Shadow ou Mandrake le magicien,avec parfois un mélange des genres.

 

 
 

Dans le serial "Phantom Empire" de 1935, Gene Autrey,le héros, cow-boy de son état, se partage entre son ranch le "Radio Ranch" (sic!) et la cité souterraine de Murania, cachée au fond d'une mine désaffectée. Quand Murania sera détruite par un rayon de la mort, Autrey rentrera à cheval en chantant un air folklorique américain célébre.

Gene Autrey (à droite) menacé par des muraniens .

Flash Gordon en bien fâcheuse position -1936Les spectateurs étaient tenus en haleine jusqu'à la semaine suivante par la fin qui laissait le héros dans une situation désespérée : inconscient au milieu d'un flot d'acide ou enchainé alors que des flammes surgissent tout autour de lui  ou bien soumis à un rayon de la mort.
 

 

 

 

La fin de la série B au cinéma

En 1948,la Cour suprême de Etats-Unis obligea les majors à se séparer de leur réseau de cinémas,graduellement cette modification du systéme entraina une perte de spectateurs, agravée par le developpement grandissant à partir des années 50 de la Télévision.
Les grands studios abandonnérent peu à peu leur "département B " vers 1956. De petites compagnies subsistérent  à faire des films à petit budget  ( AIP avec Roger Corman) mais l'ére de la série B était révolue.

Le renouveau de la série B

Le retour ou plutôt le déplacement c'est fait vers la Télévision  par ses feuilletons héritiers des serials et ses téléfilms, Il est à noter que la télévision a diffusé ou rediffuse de nombreux films B  et qu'elle a employé à partir de 1958 de nombreux réalisateurs venant des "départements B " puisqu'ils savaient si bien respecter le temps et le budget alloué tels Jack Arnold "It came from outer space", Gene Fowler Jr. "I married a monster from Outerspace" ou Byron Haskin "War of the worlds" et bien d'autres. 


Bibliographie

 Serie B (c) Merigeau et Bourgoin Série B de Pascal Mérigeau et Stéphane Bourgoin -Editeur Edilig - 1983
The Big Book of B Movies de Robin Cross - 1981
Mad Movies Magazine  ©
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