 Collectif de Dessinateurs d'aprés
les nouvelles de Ray Bradbury Albin Michel - 1984 ISBN : 2-226-02129-9

Adaptation
: Albert Feldstein
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Les années 50. L'Europe est encore sous perfusion,
les U.S.A. découvrent le Rock. Et la B.D. Aujourd'hui encore, la
production de E.C. Comics fait l'objet d'un véritable culte, une
vénération justifiée par le génie des Wood, Davis, Williamson et
autres Elder. Mais laissez-nous vous raconter une curieuse histoire.
AI Feldstein, rédacteur-en-chef de E.C., tombe un jour sur un recueil
de nouvelles écrites par un auteur inconnu. Sournoisement, il adapte
une ou deux histoires, change certains personnages et les publie
en B.D. dans ses journaux. Peu de temps après, il reçoit une gentille
lettre du jeune auteur, lui-même amateur de B.D. Ce dernier est
ravi de l'adaptation de ses nouvelles, mais fait remarquer que c'est
sûrement par oubli qu'E.C. ne lui a pas versé de royalties. Ce fut
le début d'une longue collaboration entre le jeune Ray Bradbury
et les plus grands dessinateurs de E.C. La suite, vous la connaissez
: tout comme E.C., Bradbury est devenu un mythe. Pour la première
fois en France, voici douze de ces histoires, telles que les lecteurs
de E.C. ont pu les découvrir. Les monstres de l'espace avaient encore
des écailles, les fusées auraient pu être carrossées par Buick,
Bradbury avait 30 ans.

Sommaire: IL VIENDRA DES
PLUIES DOUCES Dessins : Wallace Wood ( in
Weird Fantasy 17 (1953) adapté par Al Feldstein ) LES
VILLES MUETTES Dessins :
Reed Crandall (The Silent Towns
- version originale, nouvelle tirée des Chroniques martiennes) MOI, FUSÉE Dessins
: AI Williamson et Frank Frazetta (I,
Rocket - version originale) CHÂTIMENT SANS CRIME Dessins
: Jack Kamen PARIA DES ÉTOILES Dessins
: Joe Orlando LE ROI DES ESPACES GRIS Dessins : John
Severin et Will Eider LE PIQUE-NIQUE
D'UN MILLION D'ANNÉES Dessins John Severin et Will Eider ( The
Million Year Picnic - Weird Fantasy 21 (1953) version originale, nouvelle tirée des
Chroniques martiennes) PAQUET
SURPRISE Dessins : Jack Kamen CELUI
QUI ATTEND Dessins : AI Williamson LES
LONGUES ANNÉES Dessins : Joe Orlando L'HEURE ZÉRO Dessins
: Jack Kamen (Zero
Hour - version originale) POUR DE BON Dessins
: Wallace Wood
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Introduction de Ray Bradbury:
Je
suis un enfant de ce siècle. Qu'est-ce que ça signifie? Simplement
que j'ai grandi avec Buck Rogers et Flash Gordon. J'ai encore
toutes ces collections, soigneusement classées de 1928 à 1938. J'ai
découvert et adoré Cap Stubbs et Out our way (américain à 100 %!).
Je me suis fait les dents sur Mandrake the Magician et ai religieusement
conservé les merveilles que sont Our Boarding House, Tailspin Tommy,
jungle Jim, Tim Tyler's Luck et Brick Bradford. A cette époque j'écoutais
à la radio Chandu the Magician, devenais membre de Little Orphan
Annie Secret Society, et collectionnais les points cadeaux de Jack
Armstrong, "The All American Boy:" Si je n'avais pas baigné
dans cette splendide médiocrité, cette lie superbe et merveilleuse,
je ne serais certainement pas écrivain aujourd'hui. Je n'ai que
du mépris pour ces snobs de la littérature, qui tournent le dos
à leurs racines, à leur enfance, à ce qu'ils ont aimé de tout leur
cœur. Maintenant que je suis plus vieux, je ne renierai pas mes
vieilles amours. Une part de mon être, au plus profond de moi, continue
à vibrer pour Major Hoople et Dale Arden. Tout ceci pour dire
que ce recueil de bandes dessinées adapté de mes histoires constitue
pour moi une expérience agréable et réjouissante. Les intellectuels
snobs en seront certainement choqués. Ceux à l'esprit plus large
et au goût certain accepteront, comme je le fais, cette adaptation
fidèle - et souvent magnifiquement dessinée - de quelques-unes de
mes vieilles histoires. Et de toute façon, il semble que nous
soyions déjà pardonnés. Les gens de l'Art Moderne viennent, un peu
tard, nous parler bandes dessinées et héros. Mais nous les envoyons
paître. Nous leur répondons: nous connaissons tout ça depuis longtemps!
Ne venez pas nous parler de ce que nous avons déjà aimé, et bien
aimé! Maintenant, voilà le livre. La vérité est qu'il me ravit.
Je souhaite qu'il vous captive et vous ravisse aussi.

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