Critique du film John Carter (2012)

Allez le voir sans a priori!

Aprés de nombreux  aléas et contretemps, les aventures de John Carter sur la planète rouge sont enfin portées à l'écran.

Ecrite il y a un siécle par Edgar Rice Burroughs qui  est aussi l'auteur de Tarzan, l'archétype mondialement connu des homme-singes,  la saga de John Carter n'a jamais eue cette popularité  délirante  auprés du public. Toutefois  Ray Bradbury, Robert Heinlein, Arthur C. Clarke  et George Lucas ont tous reconnu l'influence de Burroughs sur leurs oeuvres.

Disney a récupéré les droits des romans et confié à Andrew Stanton du studio Pixar, réalisateur du Monde de Nemo et WALL-E,  la mission de les porter à l'écran  pour en faire une trilogie cinématographique et plus si affinité du public (le syndrome poule aux oeufs d'or de Pirates des Caraïbes a encore frappé).
Associé avec Michael Chabon (écrivain et scénariste)  dans l'écriture du scénario, Stanton nous livre donc un film plaisant  (à par les scénes 3D  comme d'habitude totalement inutiles)  que je pourrais définir comme une romance planètaire  entre un terrien chevaleresque et une princesse semi-barbare du monde sur lequel il a été expédié.

Car la grande difficulté de l'adaptation a été de rendre crédible pour le spectateur d'aujourd'hui qui a vu à quoi ressemble Mars, une planète rouge certe mourante mais peuplée de diverses races à qui il reste un peu de technologie ancienne.
De plus les romans de Burroughs ne s'embarasssent pas d'analyses psychologiques poussées des personnages: Carter décapite, découpe ou embroche joyeusement des martiens verts, les Tharks, aussi bien que les rouges humanoïdes et un certain nombre de représentants à quatre bras de la faune locale.  
Ce sont un mélange surrané de western  martien ou l'on galope tout nu à dos de toaths (les chevaux à huit pattes) aux fonds des mers desséchées  (le mythe des canaux martiens et de Mars moribonde décrits dans les livres de l'astronome Percivall Lowell bat son plein en ce début du 20e siècle) et de cape et d'épée ou l'on combat à grands coups de sabre des pirates en vaisseaux volants (le Premier vol motorisé des frères Wright a eu lieu en décembre 1903)  tout en se battant pour sa survie contre de coriaces adversaires en tout genre. Amours, vengeances et trahisons y sont monnaie courantes.

La force de Burroughs résidait dans son imaginaire ce que malheureusement le film à force de consentualité a gommé, un film de deux heures  étant forcément trop réducteur: exit l'usine atmosphérique si importante dans le roman.
Les tharks (martiens verts) ne sont pas assez effrayants, le méchant  martien rouge plutôt  naïf, les combats édulcorés (pas de sang) et le héros pas vraiment impressionnant.

Ce ne sera pas le meilleur film de science-fiction de tous les temps, il n'a pas des personnages véritablement emblématiques comme dans Star Wars, mais il sait rendre hommage aux romans de Burroughs.

Donc en résumé allez le voir sans a priori  (que vous connaissiez  les romans ou pas).

Y aura-t'il une suite?
Tout dépendra des résultats financiers, le film ayant couté 250 millions de dollars, Disney estime à 700 millions la rentabilité du projet.

Pourquoi uniquement John Carter comme titre du film, les commerciaux de Disney ont estimé que si on l'appellait  Princesse de Mars  aucun garçon n'irait le voir de même on a amputé Mars du titre définitif pour ne pas rebuter le public féminin.


 Accueil  /  Plan du Site  /  Cinemars

Mars & SF © Jacques Garin 1998-2012